Participer à un projet mondial en tant que petite entreprise flamande
La conception du Télescope Einstein nécessite une ingénierie à la limite du possible qui ouvrira de nouvelles portes dans l’industrie. Les petites entreprises ne sont pas laissées pour compte, comme le montre l’histoire de l’entreprise familiale flamande Vamac de Diepenbeek. Christel Habils, responsable des ventes, raconte comment une petite entreprise s’est retrouvée à participer à un projet mondial.
Quelle est la structure de Vamac ?
« Nous sommes une véritable entreprise familiale. Mon mari est le fondateur, je m’occupe de l’administration, de l’achat et de la vente et de la logistique, notre fils travaille aux côtés de mon mari dans l’atelier. Nous produisons des pièces métalliques et plastiques sur mesure pour les marchés techniques et médicaux. Nous fabriquons notamment des implants pour la mâchoire et le crâne, ainsi que des pièces pour l’industrie électronique et automobile. Par exemple, nous avons fourni des pièces pour le contrôle de la vision de câbles à fibres optiques à une entreprise qui travaille entre autres pour Facebook. »
Qu’avez-vous conçu pour le Télescope Einstein ?
« Avec nos partenaires 3MEngineering et SAC, nous avons construit un instrument qui recherche les particules de poussière interférant avec les miroirs sensibles du Télescope Einstein. Chez Vamac, nous avons notamment produit le boîtier. »
Participez-vous souvent à de tels projets ?
« À nos débuts en 1989, l’une de nos premières commandes venait de l’usine Philips de Hasselt. Nous avons fabriqué pour eux des pièces de précision pour les premiers lecteurs de CD. Cette usine a fini par quitter la Belgique, mais ses spécialistes ont rejoint des entreprises similaires. Et ils savaient que nous pouvions offrir une qualité et un service excellents. C’est ainsi que nous avons reçu et recevons encore des commandes. Nous disposons également de tout ce qu’il faut en interne pour fabriquer des pièces de précision, qu’il s’agisse d’électroérosion à fil, d’électroérosion au zinc ou de pièces autodurcissantes. »
« Le Télescope Einstein représente une occasion en or pour nos pays. »
Christel Habils, Vamac NV
Vous avez donc osé répondre présent pour le Télescope Einstein ?
« Oui, mais nous avons quand même dû effectuer des recherches. Ça fait partie du jeu quand on se concentre sur des prototypes plutôt que sur la production en série. Par exemple, pour cette pièce, nous avons d’abord travaillé avec de l’aluminium, mais après analyse, nous avons constaté qu’il y avait encore de la poussière et du métal qui s’en dégageaient. Nous avons donc opté pour l’acier inoxydable. Une autre pièce s’est avérée incompatible avec la fraiseuse commandée par ordinateur. Notre fils l’a donc rendue tout à fait conventionnelle. »
Quel effet ça fait de contribuer au Télescope Einstein ?
« Le Télescope Einstein sera une merveille d’ingénierie. C’est formidable de pouvoir y participer en tant que petite entreprise flamande. »
Vous êtes fan ?
« Bien sûr, le Télescope Einstein représente une occasion en or pour nos pays. Grâce à lui, nous apprendrons toutes sortes de choses sur l’univers. Ce genre de dispositif constitue également une source de commissions pour toutes sortes d’entreprises qui conçoivent de nouvelles technologies. Ces commissions créeront de l’emploi et une prospérité. Il y a dix ans, j’ai vu comment ce genre de projet fonctionnait au laboratoire de particules du CERN à Genève. Le monde entier y est rassemblé, tant d’esprits créatifs repoussent les limites à chaque fois. Il en sera de même pour le Télescope Einstein. Nos gouvernements doivent travailler d’arrache-pied pour garantir la construction de ce dispositif chez nous. »
Vamac NV est une entreprise familiale qui emploie 11 personnes à Diepenbeek, en Belgique, un village proche de Hasselt. Elle est constituée d’un atelier équipé de tours et de fraiseuses à commande numérique, d’imprimantes 3D pour le métal, d’une découpeuse à jet d’eau, etc. Avec le soutien du programme Interreg ET2SMEs, elle a uni ses forces à celles des entreprises néerlandaises SAC et M3Engineering pour participer au projet du Télescope Einstein.
Photos: Jonathan Vos