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« Une belle vitrine pour attirer de nouvelles collaborations »

Serge Habraken est président du comité de direction du Centre Spatial de Liège (CSL), qui joue un rôle crucial dans le projet E-TEST, la construction de prototypes pour les composants du futur Télescope Einstein. Nous lui avons posé cinq questions.

1. Quel est votre rôle au sein du CSL et votre implication dans le projet E-TEST ?

« Mon rôle est principalement stratégique et de coordination. Je suis bien entendu une partie prenante du projet E-TEST, bien que ce soit surtout Christophe Collette qui gère les aspects techniques, notamment en ce qui concerne les systèmes de suspensions. Mon implication est plus orientée vers la direction générale, le partenariat avec d’autres entités et l’amélioration des compétences du CSL en matière de cryogénie et de compatibilité avec le vide, entre autres pour les miroirs. »

2. Pouvez-vous nous en dire plus sur le projet E-TEST ?

« Le projet E-TEST est la conception, depuis 2022, d’un prototype unique de miroir suspendu dans des conditions cryogéniques extrêmes (environ -250°C) dans le but de développer des technologies de pointe pour l’isolation vibratoire des futurs détecteurs d’ondes gravitationnelles pour l’Einstein Telescope. »

« Nous devons démontrer les avantages de l’ET, tels que l’augmentation de l’activité économique et les bénéfices directs pour la communauté locale »

Serge Habraken, Centre Spatial de Liège
3. Quels sont les partenariats stratégiques que CSL a établis pour ce projet ?

« Nous avons établi un partenariat clé avec AMOS pour le développement des cuves de test et des systèmes de pompage pour le vide poussé. En ce qui concerne la cryogénie, nous bénéficions de notre propre expertise en interne, notamment en conception de tuyauterie et de radiateurs. Un autre partenariat clé est avec l’Université de Mons (UMons), qui apporte une expertise avancée en capteurs et fibres optiques. Bien entendu, des collaborations futures avec d’autres partenaires sont envisagées. »

4. Quel impact pensez-vous que ce projet aura sur la région au sens large ?

« L’impact potentiel est énorme. En tant que membre du conseil fédéral pour la politique scientifique avec Belspo, j’ai pu constater l’importance de ce projet à différents niveaux. Nous devons montrer les retombées économiques et écologiques, par exemple une activité économique accrue et des avantages directs pour la communauté locale. J’envisage un impact positif dans le domaine touristique. Pourquoi ne pas aussi bénéficier d’un centre de visite pour stimuler l’intérêt pour la recherche, la science et la technologie chez les jeunes ? »

5. Quel est le futur du CSL dans le cadre du projet E-TEST et au-delà ?

« Le CSL est dans une stratégie de développement, notamment avec le nouveau laboratoire CRYSTAL. Ce laboratoire, accessible aux collaborateurs scientifiques et industriels, est une vitrine pour le CSL, offrant des services de location de cuves et de développement de composants en collaboration avec les industries. Maintenant que le projet E-TEST a fait ses preuves, notre objectif est de développer le laboratoire CRYSTAL dans notre nouveau bâtiment. C’est une belle vitrine pour attirer de nouvelles collaborations et diversifier nos clients au-delà de l’ET. Je pense que c’est une nécessité pour les industriels de trouver des applications au-delà de l’ET. Un atelier d’idéation est prévu dans les mois à venir pour aider les industriels à explorer les technologies avant la construction de l’ET. »

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